La refonte d’une identité graphique, un élément central du branding, représente un moment charnière dans la vie d’une entreprise. Bien menée, elle peut insuffler un nouvel élan, moderniser l’image de marque, renforcer la connexion émotionnelle avec la clientèle existante et attirer de nouveaux prospects. Une identité visuelle forte est cruciale dans le paysage concurrentiel actuel, où l’attention du consommateur est constamment sollicitée. Malheureusement, des erreurs courantes peuvent transformer ce projet prometteur en un véritable fiasco financier et marketing, grevant le budget alloué et ternissant durablement la réputation de la marque. L’impact d’une mauvaise refonte se répercute souvent sur le chiffre d’affaires et la perception globale de l’entreprise par ses partenaires et concurrents. Pensons à Gap, qui en 2010 a tenté une refonte de son logo qui a rapidement été abandonnée face à la levée de boucliers de ses clients. Cette tentative a non seulement coûté de l’argent, estimé à environ 100 000 dollars, mais elle a également nui à l’image de l’entreprise, perçue comme déconnectée de sa clientèle. Une refonte non réfléchie peut entraîner une perte de reconnaissance de la marque et une confusion chez les consommateurs, sapant ainsi des années d’efforts marketing et de construction de notoriété.
Nous aborderons des aspects cruciaux et souvent négligés, allant de la définition d’objectifs clairs et mesurables à la prise en compte de l’histoire de la marque, en passant par l’importance d’une étude approfondie du public cible et la protection juridique des nouveaux éléments visuels. L’objectif principal est de vous guider à travers ce processus complexe et stratégique, afin de garantir une transition réussie, de maximiser l’impact positif de votre nouvelle identité visuelle et d’optimiser votre stratégie de marketing digital. Une refonte réussie permet d’accroître la visibilité de la marque sur les différents canaux de communication et d’améliorer l’engagement des utilisateurs.
Piège N°1 : manque de stratégie marketing et d’objectifs clairs (le pourquoi avant le comment)
L’une des erreurs les plus courantes, et paradoxalement l’une des plus graves, est d’entreprendre une refonte graphique motivée uniquement par des considérations esthétiques ou par une simple volonté de « rajeunir » l’image, sans définir au préalable des objectifs business précis, mesurables et alignés avec la stratégie marketing globale de l’entreprise. Se dire « il faut rajeunir notre logo parce qu’il est démodé » ne suffit absolument pas et relève d’une approche superficielle et contre-productive. Cette approche superficielle peut mener à une identité visuelle attrayante sur le papier, mais totalement dénuée de sens, d’efficacité et de pertinence pour atteindre les objectifs stratégiques de l’entreprise. Une refonte sans stratégie est comparable à naviguer à vue, sans boussole ni carte : elle peut aboutir à une perte d’opportunités significatives, à un gaspillage considérable de ressources financières et humaines, et même à une détérioration de l’image de marque. L’absence d’une stratégie claire est un facteur de risque majeur pour le succès de la refonte.
Le manque d’objectifs clairs conduit souvent à une déconnexion avec le public cible, à une incapacité à communiquer efficacement la proposition de valeur unique de l’entreprise et à un manque d’alignement avec les objectifs marketing globaux. Imaginez investir des dizaines de milliers d’euros dans un nouveau logo, une nouvelle charte graphique et un nouveau site web, pour constater ensuite que cette nouvelle identité ne résonne pas avec vos clients cibles, ne contribue pas à augmenter vos ventes, ne génère pas plus de leads et n’améliore pas votre positionnement sur le marché. Une entreprise avec un chiffre d’affaires de 1 million d’euros pourrait facilement allouer 50 000 euros à une refonte complète, une somme conséquente qui doit impérativement être rentabilisée par des résultats concrets et mesurables. Si une entreprise ne parvient pas à augmenter son chiffre d’affaires de 10% après une refonte, cela peut être considéré comme un échec. Un autre exemple est celui d’une entreprise qui dépense en moyenne 5000€ par mois pour sa campagne Adwords et qui ne voit pas son taux de conversion augmenter après la refonte.
Comment éviter ce piège :
- Définir des objectifs SMART (Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes, Temporellement définis) alignés sur la stratégie marketing. Par exemple, augmenter la reconnaissance de la marque de 20% en 6 mois grâce à une stratégie de marketing de contenu ciblée, cibler un nouveau segment de marché de clients âgés de 18 à 25 ans en adaptant le message et les canaux de communication, ou améliorer la perception de l’entreprise comme étant innovante d’ici la fin de l’année grâce à une communication axée sur les nouvelles technologies. Des objectifs clairs et précis permettent de mesurer le succès de la refonte, d’ajuster la stratégie marketing si nécessaire et de garantir un retour sur investissement positif.
- Réaliser un audit complet et approfondi de l’identité actuelle et de la stratégie marketing. Effectuer une analyse SWOT (Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces) de l’identité visuelle existante, analyser la concurrence et son positionnement, étudier les tendances actuelles du marché et du secteur d’activité, recueillir le feedback précieux des clients et des employés grâce à des sondages et des entretiens. Une entreprise avec un taux de satisfaction client de 85% peut vouloir cibler les 15% restants en comprenant mieux leurs attentes et en adaptant sa nouvelle identité en conséquence. Il est également important d’analyser les performances de la stratégie marketing actuelle et d’identifier les points à améliorer.
- Définir un positionnement clair, une proposition de valeur unique (USP) différenciante et un message de marque cohérent avec la stratégie marketing. Se poser les questions fondamentales suivantes : Comment se différencie-t-on de la concurrence ? Quel message clé veut-on véhiculer ? Quel avantage unique et irréfutable offre-t-on aux clients ? Il est impératif d’avoir une USP forte et différenciante pour se démarquer sur un marché saturé. Une entreprise peut, par exemple, offrir une garantie de satisfaction à 100% ou proposer un service client personnalisé disponible 24h/24 et 7j/7. L’USP doit être clairement communiquée dans tous les supports marketing.
- Créer un brief créatif détaillé, précis et exhaustif qui sert de feuille de route pour la refonte et la stratégie marketing. Rédiger un document de référence qui résume les objectifs marketing, les valeurs de la marque, le public cible (avec des personas détaillés), le style visuel souhaité, les contraintes techniques (par exemple, les formats de fichiers compatibles avec différents supports, les limitations d’impression), le budget alloué à la refonte et les échéances à respecter. Un brief clair, concis et complet est indispensable pour garantir que tous les acteurs du projet (designers, agences de communication, développeurs web, etc.) sont parfaitement alignés sur les objectifs et les attentes.
Piège N°2 : ignorer l’histoire, le patrimoine et la valeur de la marque (le poids du passé)
Une autre erreur fréquente, et potentiellement désastreuse, est de vouloir faire table rase du passé, en ignorant délibérément l’histoire de la marque, son patrimoine immatériel, ses valeurs fondamentales, les éléments visuels qui la rendent reconnaissable entre mille et les associations positives que les clients ont construites au fil des années. Adopter une approche radicale et disruptive peut s’avérer contre-productive, voire suicidaire, en particulier si la marque bénéficie d’une forte notoriété, d’une base de clients fidèles et d’un capital sympathie important. Une marque qui a investi des décennies à construire sa réputation, son image et sa crédibilité peut voir sa notoriété et son goodwill s’effondrer en quelques semaines avec une refonte trop brutale, impersonnelle et déconnectée de son ADN. Il est crucial de trouver un équilibre entre modernité et continuité.
Une refonte qui ignore l’histoire de la marque risque de créer une perte de confiance significative de la part des clients fidèles, une confusion généralisée quant à l’identité de l’entreprise, une dilution de la proposition de valeur unique et un rejet massif de la nouvelle image, perçue comme artificielle, opportuniste ou simplement « pas authentique ». Imaginez une marque emblématique comme Coca-Cola, qui a su conserver son logo iconique, ses couleurs distinctives et son identité visuelle reconnaissable tout en le modernisant subtilement au fil des décennies. Si Coca-Cola avait radicalement changé son logo, ses couleurs et son packaging, elle aurait probablement perdu une part importante de sa clientèle et de son leadership sur le marché. Une entreprise avec un taux de fidélisation client de 70% pourrait voir ce taux chuter de manière alarmante à 50% ou moins suite à une refonte malheureuse et déconnectée de l’histoire de la marque. Ce déclin peut entrainer une perte de revenus allant jusqu’à 25%.
Comment éviter ce piège :
- Préserver les éléments clés de l’identité visuelle qui contribuent à la reconnaissance de la marque. Conserver la typographie distinctive, les couleurs dominantes, les formes géométriques caractéristiques, les symboles iconiques ou les slogans mémorables qui sont fortement associés à la marque dans l’esprit des consommateurs. Privilégier une évolution progressive, une modernisation subtile et une amélioration continue plutôt qu’une révolution radicale, un changement brutal ou une rupture totale avec le passé. Une marque avec un logo reconnu par 80% de la population cible devrait éviter de le modifier de manière drastique, sous peine de perdre en reconnaissance et en impact.
- Raconter l’histoire de la marque, mettre en valeur son patrimoine et célébrer ses valeurs fondamentales dans la nouvelle identité visuelle. Intégrer des éléments narratifs qui font référence à l’histoire de la marque, s’inspirer de son héritage, de ses racines, de ses fondateurs et de ses valeurs pour créer un lien émotionnel fort avec les clients et renforcer l’authenticité de la marque. Cela peut se traduire par l’utilisation d’images d’archives, de témoignages de clients de longue date ou de références à des événements marquants de l’histoire de l’entreprise. Une entreprise familiale avec une histoire riche et un savoir-faire unique peut mettre en avant cet héritage dans sa nouvelle identité pour se différencier de la concurrence et créer un sentiment de confiance et de proximité avec les clients.
- Communiquer clairement, de manière transparente et authentique, les raisons qui motivent la refonte et expliquer comment elle s’inscrit dans la stratégie de l’entreprise. Expliquer aux clients, aux employés, aux partenaires et aux autres parties prenantes pourquoi la refonte est nécessaire, comment elle va améliorer l’expérience client, renforcer la proposition de valeur de la marque et contribuer à atteindre les objectifs stratégiques de l’entreprise. La transparence est essentielle pour rassurer les clients, obtenir leur adhésion, dissiper les craintes et minimiser les risques de rejet. Une entreprise qui change de positionnement stratégique, qui lance un nouveau produit ou qui se développe sur un nouveau marché devrait communiquer clairement ce changement à ses clients et expliquer comment la refonte de l’identité visuelle accompagne cette évolution.
- Impliquer les employés dans le processus de refonte, solliciter leur feedback, tenir compte de leurs suggestions et les informer régulièrement de l’avancement du projet. Les employés sont les meilleurs ambassadeurs de la marque, ils incarnent ses valeurs, ils connaissent bien les clients et ils sont les premiers à ressentir l’impact de la refonte. Leur adhésion est donc cruciale pour le succès du projet. Une entreprise avec 200 employés peut organiser des ateliers de brainstorming, des sondages internes et des réunions d’information pour impliquer les employés dans le processus de refonte et recueillir leurs précieux commentaires. Il est important de les écouter attentivement et de prendre en compte leurs suggestions pour créer une identité visuelle qui reflète les valeurs de l’entreprise et qui les motive à s’investir pleinement dans la nouvelle stratégie.
Piège N°3 : négliger l’analyse du public cible (connaître son audience sur le bout des doigts)
Une erreur fréquente, souvent commise par manque de temps, de budget ou de compétences, est de fonder la refonte sur les goûts personnels du dirigeant, les préférences esthétiques du designer ou les tendances du moment, sans prendre en considération les besoins, les attentes, les motivations, les valeurs et les aspirations du public cible. Une identité visuelle qui plaît aux décideurs internes, qui correspond à la vision du designer ou qui est à la mode n’est pas forcément celle qui séduira, qui attirera et qui fidélisera les clients. Le risque est de créer une image déconnectée des réalités du marché, des valeurs de la clientèle et des objectifs de la stratégie marketing, ce qui peut entraîner une perte de parts de marché, une baisse du chiffre d’affaires et une dégradation de l’image de marque.
Une refonte qui néglige l’analyse approfondie du public cible peut entraîner une déconnexion avec les clients existants, une incapacité à attirer de nouveaux prospects, une perte de parts de marché au profit de la concurrence et une image inadaptée aux valeurs et aux aspirations du public cible. Par exemple, une entreprise qui cible les jeunes adultes avec une identité visuelle trop classique, trop formelle ou trop austère risque de passer à côté de sa cible et de ne pas réussir à les attirer. De même, une entreprise qui cible les seniors avec une identité visuelle trop moderne, trop épurée ou trop minimaliste risque de les dérouter et de les éloigner. Une entreprise avec une part de marché de 15% pourrait voir cette part diminuer à 10% ou moins suite à une refonte mal ciblée, mal exécutée et déconnectée des attentes du public cible. Cette perte de parts de marché peut se traduire par une diminution des revenus allant jusqu’à 33%.
Comment l’éviter :
- Réaliser des études de marché qualitatives et quantitatives pour mieux comprendre le public cible. Mener des sondages en ligne et hors ligne, organiser des focus groups avec des clients et des prospects, réaliser des entretiens individuels approfondis pour identifier leurs besoins, leurs attentes, leurs motivations d’achat, leurs freins, leurs valeurs, leurs aspirations et leurs préférences en matière d’identité visuelle. Une étude de marché peut révéler, par exemple, que 60% des clients potentiels préfèrent une identité visuelle plus moderne, plus dynamique et plus colorée, tandis que 40% préfèrent une identité plus classique, plus sobre et plus élégante. Il est important de tenir compte de ces préférences lors de la conception de la nouvelle identité.
- Créer des personas détaillés qui représentent les différents segments du public cible. Développer des représentations fictives et réalistes des clients idéaux pour mieux cibler la communication, le message et l’identité visuelle. Un persona peut inclure des informations démographiques (âge, sexe, revenu, profession, niveau d’éducation), des informations psychographiques (personnalité, valeurs, style de vie, centres d’intérêt), des informations comportementales (habitudes d’achat, utilisation des médias sociaux, influenceurs suivis) et des informations contextuelles (besoins, motivations, frustrations, objectifs). Une entreprise qui cible les femmes actives âgées de 30 à 40 ans peut créer un persona détaillé pour ce segment de marché, en précisant leurs aspirations professionnelles, leurs centres d’intérêt personnels, leurs marques préférées et leurs canaux de communication privilégiés.
- Tester la nouvelle identité visuelle auprès du public cible avant de la déployer à grande échelle. Organiser des tests utilisateurs, des sondages en ligne, des focus groups et des entretiens individuels pour recueillir le feedback du public cible sur les différents éléments visuels de la nouvelle identité (logo, couleurs, typographie, images, slogans, site web, packaging, publicité). Cela permet de valider les choix créatifs, d’identifier les éventuels problèmes de compréhension, de perception ou d’attractivité, et d’apporter les ajustements nécessaires avant de lancer la refonte. Une entreprise peut, par exemple, organiser des tests A/B pour comparer différentes versions du logo et déterminer celle qui génère le plus d’engagement auprès du public cible.
- Analyser les données démographiques et comportementales du public cible grâce aux outils d’analyse web et aux réseaux sociaux. Utiliser Google Analytics, Facebook Insights, Twitter Analytics et d’autres outils pour comprendre le comportement du public cible sur le site web, les réseaux sociaux et les autres canaux de communication. Les données peuvent révéler, par exemple, que 75% des clients utilisent leur smartphone pour consulter le site web de l’entreprise, ce qui implique d’optimiser l’identité visuelle pour les écrans mobiles. De même, les données peuvent indiquer que le public cible est plus réactif aux messages humoristiques qu’aux messages sérieux, ce qui implique d’adapter le ton de la communication.
Piège N°4 : manque de cohérence et de flexibilité de l’identité visuelle (l’importance de l’unité et de l’adaptabilité)
Il est crucial d’éviter de créer une identité visuelle incohérente, fragmentée et inflexible, incapable de s’adapter aux divers supports, aux multiples canaux de communication et aux évolutions du marché. Une identité visuelle rigide, monolithique et difficile à décliner peut devenir un frein majeur à la communication, nuire à la reconnaissance de la marque et limiter les opportunités de développement. Dans un monde où les marques sont présentes sur une multitude de plateformes, de supports et de formats, il est impératif d’avoir une identité visuelle adaptable, modulaire et capable de s’exprimer avec cohérence et pertinence sur tous les points de contact avec le public.
Un manque de cohérence et de flexibilité peut entraîner une image de marque diluée, confuse et peu professionnelle, une difficulté à communiquer un message clair, unifié et mémorable, une perte de reconnaissance de la marque sur les différents supports, un gaspillage de ressources financières et humaines et une diminution de l’efficacité des campagnes de marketing et de communication. Imaginez une entreprise dont le logo est illisible sur les smartphones, dont les couleurs ne sont pas fidèlement reproduites à l’impression, dont la typographie est difficile à lire sur le web ou dont le message est incohérent d’un support à l’autre. Cela peut donner une image amateur, peu crédible et peu digne de confiance, ce qui peut nuire considérablement à la réputation de la marque et à sa capacité à attirer et à fidéliser les clients. Une entreprise qui dépense 100 000 euros par an en publicité peut voir le retour sur investissement de ses campagnes diminuer de 20% ou plus si l’identité visuelle est incohérente, mal conçue et inadaptée aux différents supports.
Comment l’éviter :
- Définir des règles d’utilisation claires, précises et exhaustives dans une charte graphique complète et détaillée. Créer un document de référence qui décrit de manière précise et illustrée l’utilisation du logo (versions, tailles, couleurs, marges de sécurité), des couleurs (nuancier Pantone, CMJN, RVB, hexadécimal), de la typographie (polices de titres, de textes courants, de légendes), des images (types de photos, illustrations, icônes), des slogans (versions, utilisations) et des autres éléments visuels de l’identité de marque. La charte graphique doit être accessible en ligne à tous les employés, les partenaires, les prestataires et les agences de communication pour garantir une application cohérente et homogène de l’identité visuelle sur tous les supports. Une charte graphique complète peut comporter plus de 50 pages pour une marque complexe et peut être mise à jour régulièrement pour tenir compte des évolutions du marché et des nouvelles tendances.
- Concevoir une identité visuelle modulaire, adaptable et déclinable sur différents supports, formats et contextes. Créer des variations du logo (version principale, version secondaire, version simplifiée, version monochrome) pour s’adapter aux différents supports (site web, réseaux sociaux, imprimés, packaging, signalétique, vêtements de travail), choisir une typographie polyvalente, lisible et déclinable en différentes graisses et styles (gras, italique, léger), définir une palette de couleurs flexible, harmonieuse et adaptée aux différents supports (écran, impression, vidéo), et concevoir des modèles de mise en page pour les principaux supports de communication (cartes de visite, brochures, affiches, présentations, newsletters). Un logo peut avoir une version horizontale pour les bannières web et une version verticale pour les profils sur les réseaux sociaux.
- Tester l’identité visuelle sur différents supports, canaux de communication et contextes d’utilisation avant de la déployer à grande échelle. S’assurer que le logo est lisible sur un petit écran de smartphone, que les couleurs sont fidèlement reproduites à l’impression, que la typographie est facile à lire sur le web, que le message est clair et percutant sur les réseaux sociaux et que l’identité visuelle est adaptée à la culture et aux codes du pays cible si l’entreprise se développe à l’international. Une entreprise peut réaliser des maquettes, des simulations et des tests utilisateurs pour visualiser l’identité visuelle sur différents supports et s’assurer qu’elle est efficace et adaptée à chaque contexte d’utilisation.
- Assurer une formation adéquate des employés et des partenaires sur les règles d’utilisation de l’identité visuelle. Organiser des sessions de formation, des ateliers pratiques et des webinaires pour sensibiliser les employés, les partenaires et les prestataires à l’importance de l’identité visuelle, leur expliquer les règles d’utilisation du logo, des couleurs, de la typographie et des autres éléments visuels, et leur fournir les outils et les ressources nécessaires pour appliquer correctement ces règles. Une entreprise peut créer un guide de marque en ligne, organiser des quiz interactifs et mettre en place un système de certification pour s’assurer que tous les employés et les partenaires maîtrisent les règles d’utilisation de l’identité visuelle.
Piège N°5 : négliger l’aspect juridique de la refonte (la protection de la marque, un enjeu crucial)
Il est impératif d’éviter de lancer une refonte sans s’assurer de la disponibilité, de la validité et de la protection légale du nouveau logo, du nouveau nom de marque et des autres éléments visuels constitutifs de l’identité de marque. Le non-respect des droits de propriété intellectuelle, le recours à des images, des typographies ou des éléments graphiques protégés par des droits d’auteur, l’utilisation d’un nom de marque similaire à celui d’un concurrent et le défaut de dépôt de marque peuvent entraîner des conséquences financières et juridiques désastreuses, allant de la simple amende à la condamnation pour contrefaçon, en passant par l’obligation de modifier l’identité visuelle et de retirer les produits du marché.
Ignorer l’aspect juridique de la refonte peut entraîner des poursuites judiciaires pour contrefaçon de marque, violation de droits d’auteur, concurrence déloyale ou parasitisme, l’obligation de modifier l’identité visuelle et de retirer les produits du marché, une perte d’investissement considérable dans la conception, le lancement et la promotion de la nouvelle identité, une atteinte grave à la réputation de la marque et une perte de confiance des clients. Imaginez une entreprise qui lance un nouveau logo sans vérifier qu’il n’est pas déjà utilisé par une autre entreprise dans le même secteur d’activité ou sur le même marché géographique. Elle risque d’être poursuivie en justice pour contrefaçon de marque, de devoir changer son logo et de verser des dommages et intérêts importants à la partie lésée. Une entreprise avec un chiffre d’affaires de 500 000 euros peut être condamnée à verser des dommages et intérêts allant jusqu’à 100 000 euros en cas de contrefaçon avérée.
Comment l’éviter :
- Effectuer des recherches d’antériorité approfondies avant de choisir le nouveau logo et le nouveau nom de marque. Vérifier que le nouveau logo et les autres éléments visuels ne sont pas déjà utilisés par une autre entreprise dans le même secteur d’activité ou sur un marché similaire. Il existe des bases de données publiques (INPI, EUIPO, WIPO) qui permettent de vérifier la disponibilité des marques et des logos. Une recherche d’antériorité peut coûter entre 100 et 500 euros, mais elle peut vous éviter des problèmes juridiques coûteux à l’avenir. Il est également important de vérifier la disponibilité du nom de domaine associé à la marque.
- Déposer la marque et le logo auprès des offices compétents pour les protéger légalement. Protéger légalement le nouveau logo et le nom de l’entreprise auprès des autorités compétentes (INPI en France, EUIPO au niveau européen, USPTO aux États-Unis) confère un monopole d’exploitation sur la marque et permet de la protéger contre la contrefaçon, l’imitation et l’utilisation abusive par des tiers. Le dépôt de marque permet également de faire valoir ses droits en cas de litige et de demander des dommages et intérêts à la partie lésée. Le coût d’un dépôt de marque varie en fonction des pays, des classes de produits et services et du nombre de pays couverts.
- Consulter un avocat spécialisé en droit de la propriété intellectuelle pour obtenir des conseils juridiques personnalisés. Un avocat spécialisé peut vous aider à effectuer les recherches d’antériorité, à rédiger les contrats de cession de droits d’auteur, à déposer la marque, à défendre vos intérêts en cas de litige et à vous assurer que vous respectez toutes les lois et réglementations en vigueur en matière de propriété intellectuelle. Une consultation avec un avocat spécialisé coûte généralement entre 200 et 500 euros de l’heure, mais elle peut vous faire économiser beaucoup d’argent et de tracas à long terme.
Piège N°6 : se précipiter et brûler les étapes du processus de refonte (la patience est une vertu stratégique)
Il est absolument indispensable d’éviter de se précipiter, de brûler les étapes clés du processus de refonte et de vouloir lancer la nouvelle identité visuelle trop rapidement, sans prendre le temps de bien réfléchir, d’analyser les données, de tester les différentes options créatives, de recueillir le feedback du public cible et d’impliquer les parties prenantes dans le projet. La précipitation, le manque de planification et l’absence de rigueur peuvent conduire à des erreurs de conception, à des incohérences visuelles, à un rejet de la nouvelle image par le public cible, à un gaspillage de ressources financières et humaines et à un échec global du projet de refonte. Une marque qui a besoin d’un nouveau logo pour un événement urgent risque de faire des choix précipités, de négliger les aspects juridiques et de se retrouver avec une identité visuelle de mauvaise qualité qui nuit à son image.
Une refonte précipitée peut entraîner des erreurs de conception coûteuses à corriger, un manque de cohérence entre les différents éléments visuels, un message confus et peu percutant, une image de marque diluée et peu mémorable, un rejet de la nouvelle identité par le public cible, une perte de parts de marché au profit de la concurrence, une diminution du chiffre d’affaires et un gaspillage de ressources financières et humaines. Imaginez une entreprise qui lance un nouveau logo sans avoir testé sa lisibilité sur différents supports, sans avoir vérifié sa compatibilité avec les différents navigateurs web et sans avoir recueilli le feedback du public cible. Elle risque de constater que le logo est illisible sur les smartphones, qu’il s’affiche mal sur certains navigateurs web et qu’il ne plaît pas aux clients. Une entreprise qui lance une refonte en 2 semaines peut se retrouver avec une image de marque de mauvaise qualité, peu professionnelle et peu crédible.
Comment l’éviter :
- Établir un calendrier réaliste, détaillé et précis qui prévoit suffisamment de temps pour chaque étape du processus de refonte. Définir les objectifs, les étapes clés, les tâches à réaliser, les ressources à allouer, les échéances à respecter, les responsabilités de chacun et les indicateurs de performance pour chaque étape du projet. Un calendrier réaliste permet de mener la refonte de manière sereine, efficace et productive, en évitant les imprévus et les retards. Un projet de refonte complet peut durer entre 3 et 6 mois, voire plus pour les grandes entreprises avec des marques complexes.
- Effectuer des itérations régulières, des tests fréquents et des ajustements progressifs tout au long du processus de refonte. Ne pas hésiter à revenir en arrière, à remettre en question les choix créatifs, à explorer de nouvelles pistes, à tester différentes options et à modifier les éléments visuels qui ne fonctionnent pas ou qui ne correspondent pas aux objectifs du projet. L’itération permet d’améliorer la qualité de l’identité visuelle, de corriger les erreurs de conception, de renforcer la cohérence et d’optimiser l’impact du message. Une entreprise peut réaliser plusieurs versions du logo, des couleurs et de la typographie avant de choisir les versions finales.
- Impliquer les parties prenantes (clients, employés, partenaires, experts en marketing et en design) dans le processus de refonte. Solliciter leur feedback, tenir compte de leurs suggestions, les informer régulièrement de l’avancement du projet et les associer aux décisions importantes. L’implication des parties prenantes permet d’obtenir une vision plus complète et plus objective de l’identité visuelle, d’éviter les erreurs d’appréciation, de renforcer l’adhésion et de favoriser le succès du projet. Une entreprise peut organiser des réunions régulières avec les parties prenantes, créer un groupe de discussion en ligne, réaliser des sondages et mettre en place un système de feedback pour recueillir leurs commentaires et leurs suggestions.
En somme, la réussite d’une refonte d’identité graphique, un enjeu majeur du marketing moderne, repose sur une approche méthodique, rigoureuse et réfléchie, qui tient compte de l’histoire de la marque, des besoins du public cible, des aspects juridiques et des contraintes techniques.